Adrénaline, danger, découverte : pour et contre les addicts des sport extrême

Adrénaline, danger, découverte : pour et contre les addicts des sport extrême

Les sports extrêmes ont la côte depuis les années 2000, particulièrement chez les jeunes qui ont besoin de se dépasser, se prouver des choses, se montrer qu’ils existent. Des pratiques sportives, parfois sciemment peu encadrées, qui peuvent conduire à des accidents ou à une addiction aux sports extrêmes. Le pour et le contre de ces sports décoiffant.

Vous avez dit « sports extrêmes » ?

En quelques décennies, la définition de sport extrême a bien évolué et tend à s’assouplir. La liste des sports extrêmes est longue, mais on peut par exemple citer :

  • le base jump (saut d’une falaise avec une ouverture du parachute au dernier moment),
  • le saut à l’élastique,
  • le vol en wingsuit (saut en combinaison souple avec des ailes),
  • l’escalade libre (sans instrument),
  • le kitesurf (planche aérotractée par un cerf-volant),
  • la highline (version suspendue au-dessus du vide de la slackeline, la marche sur une sangle),
  • le freeride (VTT, ski…) hors de tout cadre formel dans des grands espaces)
  • le CrossFit,
  • la boxe thaï (sport de combat qui autorise coups de poing, de pied, de coude, de tibia et genu),
  • l’ultra-trail (course sur une très longue distance supérieure à 80 km)…

Il y a aussi la pratique de sports dans des conditions extrêmes :

  • la plongée sous la glace
  • le yoga Bikram (dans une salle chauffée à 40°C et à 35 % d’humidité)…

Les avantages des sports extrêmes

On se remémore la phrase de Pierre de Courbertin : « Le sport va chercher la peur pour la dominer, la fatigue pour en triompher, la difficulté pour la vaincre ».

Psychologiquement :

  • apprivoiser le milieu qu’on parcourt (la montagne, les conditions climatiques, la surface…)
  • rompre avec les habitudes, lutter contre la monotonie d’un entraînement dit classique, pour sortir de sa zone de confort
  • garder la maîtrise de soi et de ses peurs
  • faire face à ses responsabilités
  • cerner son identité, sa manière d’être au monde dans ce besoin de se dépasser
  • prendre confiance en soi et ses capacités
  • intégrer une communauté avec la même passion, la même philosophie de vie
  • donner une valeur à son existence, se sentir exister
  • se mettre en danger pour dominer l’angoisse de mort

Physiquement :

  • augmenter la production de dopamine, avec frissons et adrénaline à la clé
  • éprouver des sensations uniques
  • améliorer ses compétences techniques, mesure son potentiel physique
  • mettre tous ses sens en éveil

Les risques à pratiquer un sport extrême : besoin d’en faire toujours plus

Les accidents, parfois mortels, sont fréquents dans les sports extrêmes. De plus, cette recherche de la mise en danger peut devenir aliénante, telle une drogue. C’est pourquoi on entend souvent parler d’addiction aux sports extrêmes. C’est ainsi qu’on peut être accro à l’adrénaline. Une autre faille qui rappelle que le corps est ses limites.

En parallèle des risques physiques, parfois vitaux, il ne faut pas négliger l’engagement psychologique que cela demande, et du risque de courir après de telles performances, comme le rappelle Isabelle Queval, philosophe et chercheure, dans une vidéo S’accomplir ou se dépasser : « Notre société, qui repose depuis plusieurs décennies sur le culte de la performance sportive, de course en avant, dans la mesure où la perfectibilité recherchée n’a pas de fin, où l’on risque de perdre les fins qu’on cherche à atteindre. Le processus finit par importer seul : toujours s’arracher, se dépasser, au risque de perdre les finalités qu’on a poursuivi. »

Limiter les risques dans sa pratique de sport extrême

Pour limiter les risques dans votre pratique de sport extrême, assurez-vous d’avoir :

  • le bon matériel de sécurité nécessaire (par exemple, sachez qu’un casque limite 56 % des risques de blessures graves à la tête dans les sports de glisse)
  • de bons reflexes
  • une bonne condition physique de base
  • un certificat médical validant cette aptitude physique
  • une bonne hygiène de vie
  • une bonne connaissance des normes de sécurité
  • une bonne notion de vos forces et faiblesses, qu’elles soient psychiques ou physiques
  • une hydratation suffisante
  • une bonne dose de patience, pour attendre que les conditions optimales se présentent
  • une bonne préparation physique et mentale

 


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